Énergie nucléaire : Des experts gouvernementaux japonais payés par l’industrie

Quatre membres de la cellule gouvernementale japonaise chargée de l’établissement des nouvelles normes de sécurités des réacteurs nucléaires ont reçu des financements des industriels nucléaires.


L’industrie nucléaire japonaise finance les experts

Selon l’agence de presse Kyodo, durant ces trois dernières années, des compagnies nucléaires ont payé entre 3 et 27 millions de yens (29.000 à 260.000 euros) sous forme de donations et de subvention financières à quatre experts, membres de l’équipe gouvernementale. Cette révélation a donné naissance à une remise en cause de l’impartialité des critères de sécurité proposés par cette cellule dans le domaine du nucléaire.

L’Autorité de régulation nucléaire (NRA) nippone a annoncé que le professeur de l’université Nagoya, Akio Yamamoto, avait obtenu des dons de 10,1 millions de yens, dont une partie a été versé par un laboratoire de la compagnie gérante de la centrale nucléaire de Fukushima, Tokyo Electric Power Company (Tepco). Cette somme aurait été utilisée pour financer des recherches sur les réacteurs nucléaires.

Akira Yamaguchi, professeur à l’université d’Osaka, a également reçu des donations et des bourses de recherche s’élevant à 3 millions de yens, du groupe d’industrie lourde Mitsubishi Heavy Industries ainsi que d’autres firmes travaillant dans le secteur.


Aucun risque de conflit d’intérêt

Après la réception de multiples demandes de création d’une autorité de surveillance indépendante, le gouvernement japonais a créé la NRA en 2012. Elle est chargée de la sélection de l’équipe gouvernementale désignée à établir les normes de sécurité des réacteurs nucléaires au Japon.

Suite à la polémique sur les financements des experts, cette autorité a tenu à éclaircir la situation en affirmant qu’ils ont été choisis suivant les procédures en vigueur. Il a aussi été annoncé que ces experts ont été amenés à déclarer la source de leurs revenus afin d’accorder plus de crédibilité au nucléaire.

A propos des financements, cette même autorité a déclaré qu’ils sont légaux et il n’y a aucun risque de conflit d’intérêts. Même si la nature de ces donations sème le doute, ils n’auront aucun impact sur la neutralité des mesures prises par cette cellule.

Le président de la NRA, Shunichi Tanaka, qui a également œuvré pour la neutralité du secteur est lui aussi accusé d’être un pro nucléaire. Avant d’être promu à cette fonction, il a été membre d’une cellule gouvernementale chargée de la conduite des recherches dans le nucléaire.


Énergie nucléaire : Une autre équipe pour examiner les risques

D’un autre côté, une autre cellule au service de l’autorité de régulation étudient les menaces sismiques sur la centrale nucléaire d’Ohi, où sont implantés les deux réacteurs encore en marche au Japon. Ils ont été remis en service en juillet. Cette équipe d’experts devrait décider du sort de ces deux centrales ce dimanche. Mais l’annonce de cette décision sera retardée du fait qu’il a encore été impossible de définir si la centrale était dans une zone à risque.

Depuis le tsunami survenu au Japon le 11 mars 2011 qui a détruit la centrale nucléaire de Fukushima, 48 réacteurs ont été fermés pour des opérations d’inspection. Seuls les deux réacteurs qui font actuellement l’objet d’une étude sont en marche.


Source: vos économies d'énergie.fr