Faut-il augmenter la durée de vie des centrales nucléaires françaises ?
Les centrales françaises ont une durée de vie de 30 ans minimum. C’est une durée d’amortissement raisonnable pour un investissement conséquent. Depuis peu, des mesures ont été prises pour prolonger leur durée de vie pendant 40 ans, voire même 60 ans et plus encore.
La surêté nucléaire française est indépendante
Les centrales françaises sont placées sous le contrôle de l’ASN, l’IRSN et par le réseau des homologues internationaux. L’ASN prend en charge le bon fonctionnement de toute la centrale et s’assure que même en cas d’accident majeur, elle ne génère aucun dégât aux personnes et à l’environnement. La sécurité de chaque centrale est inspectée et modifiée régulièrement dans le but d’y apporter une amélioration. À noter que les modifications entreprises lors des arrêts réguliers sont réalisées d’après les enseignements tirés des autres centrales en France et à travers le monde. Les inspections sont faites sur la demande de l’ASN, tous les 10 ans. À noter que ces procédés sont réalisés afin de vérifier la mise en conformité de la centrale avec les derniers standards en termes de sûreté. Une fois que la centrale répond à tous les critères requis, elle peut être de nouveau exploitée jusqu’à la prochaine décennale. Ce qui fait qu’en termes de sûreté, l’arrêt de l’exploitation des centrales est donc inapproprié.
L'allongement de la durée de vie des centrales nucléaires françaises a un coût
Chaque exploitant doit se plier aux modifications de sûreté. Il a le choix entre poursuivre l’exploitation de la centrale avec des dépenses de mise en conformité ou bien la remplacer. En France, le nucléaire compte parmi les moyens de production de base non émetteurs de CO2 les moins chers. Ce qui fait que les coûts de démantèlement et de combustible usé ne devraient pas être très importants. À cet effet, les énergies renouvelables reviennent nettement plus cher surtout lorsqu’on leur alloue les réseaux additifs nécessaires.
Pour rallonger la durée de vie des tranches existantes de 40 à 60 ans, cela nécessiterait un investissement colossal environnant les 400 millions d’euros par tranche. La nouvelle tranche EPR qui va lui succéder avoisine les 5 milliards d’euros, et ce, pour une puissance moyenne 1,5 fois plus grande. Pour une même puissance, cela devrait couter dans les 3,3 milliards d’euros. C’est un écart assez conséquent si l’on considère que le fait d’anticiper de 20 ans l’arrêt d’une installation va couter plus de 1,7 milliard d’euros au consommateur. Donc en langage économique, fermer une centrale pour des raisons qui n’ont rien à voir avec la sureté revient à être une perte colossale d’argent.
L'ancien président, Nicolas Sarkozy quant à lui estime que le rallongement de la durée de vie des centrales nucléaires françaises de plus de quarante ans est une bonne chose, surtout du point de vue économique. Grâce à des efforts de maintenance et avec l’utilisation des plus hauts standards de sécurité et de sûreté, le parc pourrait encore être exploité pendant un bon bout de temps. L'extension de la durée de vie des réacteurs se pose alors comme la solution la plus économique en termes d'investissements jusqu'à 2035-2040.
La France a encore besoin de l'énergie nucléaire
Arrêter les centrales nucléaires sans qu’ils soient remplacés par des moyens renouvelables revient à exploiter des centrales thermiques à gaz moins économiques (en base) et émettrices de CO2. Prolonger la durée de vie des centrales nucléaires qui respectent les mesures de performances et de suretés est de loin la mesure la plus appropriée. Du moins, jusqu’à l’apparition d’autres technologies ou de modèles encore plus performants.
Source: vos économies d'énergie.fr