Le Japon se relance dans l'énergie nucléaire
L’accident du Fukushima a beaucoup marqué les Japonais. Jour après jour, ils revendiquent incessamment l’arrêt pur et simple de l’ensemble des parcs nucléaires. L’arrivée de Shinzo Abe au pouvoir risque, cependant, de changer radicalement la donne.Les Nippons ont voté pour l'énergie nucléaire
Le paradoxe est à l’ordre du jour dans l’archipel du Japon. En effet, si les rues des grandes villes comme Tokyo et bien sûr Fukushima, ne désemplissent pas de gens qui réclament l’abandon pur et simple du recours à l'énergie nucléaire, le parti PLD a raflé les élections législatives de décembre 2012. Ce parti libéral-démocrate n’ayant jamais dissimulé ses aspirations pour le nucléaire. De plus, si on se réfère à l’histoire, le PLD est l’initiateur de ce système énergétique au Japon, juste après la Grande Guerre de 1939-1945.
Sans surprise, le nouveau Premier ministre japonais, Shinzo Abe, a confirmé ses intentions de procurer un second souffle au nucléaire nippon, au moment de son discours devant le Parlement qui date de la fin du mois de février 2013. À l’occasion, Sir Abe a minutieusement développé son principal argument, qui est d’amoindrir la dépendance énergétique du Japon, en un temps record.
L’incontournable secteur de l'énergie nucléaire
L’arrêt de l’ensemble des parcs nucléaires japonais a été imposé par le précédent gouvernement, au lendemain de l’accident de Fukushima. Celui-ci a par la suite imposé des mesures d’économies d’énergie plus ou moins controversées. En effet, celles-ci n’ont jamais pu combler les besoins en énergie de l’archipel. Ce constat a d’ailleurs contraint les dirigeants à réactiver deux réacteurs de la centrale d’Ohi.
La nouvelle répartition énergétique prévue par le précédent gouvernement est loin de rassurer les Japonais. En effet, il faut savoir que les deux réacteurs remis en service ne couvrent que moins de 3 % des exigences du pays. Par ailleurs, l’énergie hydraulique faite un peu mieux, en assurant quelque 6 % des besoins. De leurs côtés, les énergies renouvelables ne sont pas encore à l’ordre du jour au Japon. Ce secteur ne couvre actuellement que 0,2 % des attentes nationales.
Pour combler les manques, le Japon est obligé de procéder à une importation massive d’énergie. Cette mesure fait le bonheur des pays d’Asie du Sud-Est qui vendent leurs gaz à l’archipel. Il y a aussi le Moyen-Orient qui conforte son commerce du pétrole, au dépit des lacunes du Japon. Ces importations amputent alors quelque 23 milliards d’euros annuels au budget du pays. Son déficit commercial de 2011 est d’ailleurs à attribuer à cette dépense folle. Shinzo Abe n’a d’ailleurs pas manqué de parler de ce point précis, pour mieux conforter ses intentions de relancer l'énergie nucléaire.
Pour ne pas brusquer la population, le gouvernement Abe a mis en place un programme de relance bien structuré. En effet, la NRA (l'Autorité de Régulation nucléaire) a été créée en septembre 2012. Cette organisation est chargée d'examiner à fond chacune des cinquantaines de réacteurs de l’archipel. Plusieurs tests de résistance des centrales figurent également au programme. Le gouvernement prévoit même de demander l’avis des populations qui vivent aux alentours de ces dispositifs.
Source : Vos économies d'énergie.fr