Les fermes hydroliennes, un renouveau pour les énergies renouvelables
Lundi, François Hollande s’est rendu à Cherbourg dans le cadre de l’appel d’offres fait aux entreprises souhaitant participer à l’implantation d'hydroliennes à la pointe bretonne et dans le Cotentin.
Des zones précisées pour les fermes hydroliennes
Le Fromveur (Ouessant) et le raz Blanchard (Ouest Cotentin) ont été retenus pour l’installation des fermes hydroliennes pilotes. Le président de la République, de son côté, vient de fixer les grandes lignes qui vont encadrer le développement durable de l'hydrolien, petit dernier des énergies renouvelables . À noter que le lancement des dites fermes a été attendu de pied ferme par les énergéticiens et les industriels. Ces derniers craignent d’être rattrapés, voire dépassés par les Britanniques, qui se posent comme des concurrents de choc. Au final, quatre premières fermes pilotes seront lancées. Chacune des fermes est équipée notamment de cinq à dix hydroliennes, ce qui promet de belles productions. Pour ce qui est du tarif d’achat de l’électricité produite par les turbines sous-marines, les intéressés ont avancé un montant de 17,5 centimes/kilowattheure, ce qui est plutôt bas si l’on se réfère aux tarifs pratiqués au Canada (35 centimes/kilowattheure). Cette somme est assortie d'un soutien de démarrage de près de 120 millions d'euros, soit 30 millions par ferme.
Prévisions pour 2020, cap développement durable
Au su de la nouvelle, les industriels se sont rués à Cherbourg et n’ont pas mâché leurs mots concernant le nouveau tarif. Gérard Mestrallet, PDG de GDF SUEZ, a notamment déclaré qu’il mérite d’être revu plus en détail. Pour sa part, Bernard Planchais, directeur général délégué de DCNS, a déclaré être prêt à répondre à l’appel à manifestations d’intérêt ainsi qu’aux prochains appels d’offres concernant la mise en place de fermes commerciales. D’ailleurs, il estime que Cherbourg devrait se poser d’ici quelques années comme le fer de lance de la filière des hydroliennes française.
GDF-Suez et Alstom n’ont pas attendu que les concurrents viennent en masse avant d’entamer leur projet. Ils viennent récemment de signer un partenariat pour la construction d’hydroliennes. De son côté, Jérôme Pécresse, président d'Alstom Renewable Power, s'est engagé auprès de Ports normands pour la préservation de deux hectares en zone portuaire cherbourgeoise. À noter que l’entreprise succède à DCNS qui a engagé la première procédure. L'Allemand Tobias Keitel, directeur général de Voith Hydro Ocean, compte également être de la partie. Il a notamment indiqué qu’avec les constructions mécaniques de Normandie, il sera assez difficile de mettre en place un site d'assemblage pour les fermes pilotes. Toutefois, il espère, comme tous les autres acteurs, que l’exploitation commerciale de fermes de plusieurs centaines de machines débutera à l’horizon 2020.
Le président de la République vient d’ailleurs de proposer quelques mesures qui aideront à atteindre cet objectif développement durable. Il prévoit ainsi de simplifier les procédures, d’accélérer le traitement des recours, mais également d’apporter un soutien à l'institut France énergie marine, créée à Brest sous la gouvernance de Sarkozy. Pour rappel, l’institut n’a jamais pu profiter des fonds annoncés. Pour y remédier, l’État, co-financeur, proposera alors des crédits d’avenir pour les énergies renouvelables.
François Hollande ambitionne un EADS européen des énergies marines avec l'Allemagne. Cherbourg sera le théâtre parfait pour le lancement des éoliennes en mer. En devenant un site expérimental pour les nouvelles énergies renouvelables et un pôle de recherche européen sur le stockage de l'énergie électrique, le site pourra accueillir des démonstrateurs de piles à combustible et autres électrolyseurs.
Source : Vos économies d'énergie.fr