Marée noire en Nouvelle-Zélande: l'éco système marin en danger

Le 5 octobre dernier, la Nouvelle-Zélande a sans doute subi la catastrophe écologique la plus importante de son histoire maritime. Le porte-conteneurs sous pavillon libérien Rena s'est échoué près des côtes dans la baie de Plenty, après avoir heurté le récif Astrolabe. Dans ses cuves, 1673 tonnes de carburant ont commencé à se déverser, polluant l’une des plus belles anses du pays.

Marée noire en Nouvelle-Zélande: les conséquences pour la faune et la flore

Ce drame écologique menace tout l’écosystème de la région ainsi que les nombreuses espèces de mammifères marins. Réserve naturelle et d’une biodiversité particulièrement riche, la baie abrite notamment des cétacés, des manchots et des phoques.

En une dizaine de jours seulement, plus d’un millier d’oiseaux (pingouins, albatros, cormorans et pétrels) ont péri et des centaines restent en danger maintenant pris en charge par des spécialistes. Selon Colin Miskelly, conservateur au musée national Tepapa de Wellington, cette catastrophe pourrait décimer les populations locales d’oiseaux de mer.

Les 350 tonnes de fioul échappés du navire ont aussi dévasté les paysages alentours : un millier de volontaires se sont investis depuis 12 jours maintenant afin de venir en aide aux autorités en nettoyant les boulettes de pétrole échouées.

Marée noire en Nouvelle-Zélande: un plan de sauvetage ralenti par une météo défavorable et des émanations toxiques

Les autorités s’activent pour tenter d’extraire les 1300 tonnes de fioul restants dans le bateau. Un objectif mis à mal par des conditions difficiles : dépendantes d’une météo capricieuse, les équipes doivent également faire face aux émanations très toxiques du chargement. De plus, la consistance du fioul, devenu trop épais en raison du froid, rend le transfert vers une barge située à 800 mètres du pétrolier particulièrement laborieux.

Dimanche soir, une brève accalmie a permis le pompage de 20 tonnes de carburant supplémentaires. Un chiffre insuffisant pour être rassurant : le navire, penché à 20 degrés, est nettement fragilisé, la coque risquant à tout moment de se briser.

Marée noire : l’équipage en question

Le capitaine du Rena et son second ont été libérés sur caution, après une inculpation pour conduite trop près des côtes. Les raisons de cette imprudence demeurent encore inconnues : le récif étant bien localisé, les autorités s’interrogent sur la fiabilité de cartes maritimes utilisées ou sur le manque de vigilance de l’équipage durant la soirée du 5 octobre.

Les prochains jours s’annoncent déterminants pour la Nouvelle-Zélande et le pays se mobilise pour limiter au maximum les impacts environnementaux et économiques de cette catastrophe maritime.