Des promesses d'économies d'énergie difficiles à tenir pour le gouvernement français

La promesse d’une rénovation thermique annuelle de 500.000 logements faite par le président Hollande ne sera pas facile à respecter.

Des promesses non tenues à propos des économies d'énergie

Lors du séminaire stratégique d'investissements qui s’est tenu à l'Élysée le mercredi dernier, l'efficacité énergétique a compté parmi les questions soulevées. Delphine Batho et Cécile Duflot, Ministre de l'Écologie et Ministre du Logement ont d’ailleurs plaidé en ce sens. En effet, les engagements faits à ce sujet et la réalité sont totalement différents. La loi de programmation du Grenelle de 2009 avait mis pour objectif de réduire les consommations d'énergie du parc des bâtiments existants de 38 % jusqu'à 2020 : « À cette fin, l'État se fixe comme objectif la rénovation complète de 400.000 logements chaque année à compter de 2013 ». Toutefois, l’État n’a pas réussi à tenir ses promesses puisque seuls 120.000 logements privés et 50.000 logements sociaux ont été rénovés depuis quelques années. Les économies d'énergie engeandrée n'on

Pour autant, ces promesses non tenues n’ont pas empêché François Hollande de placer la barre un peu plus haute et de s’engager à ce que la performance énergétique concerne un million de logements, dont une moitié de logements anciens, tous les ans. À noter qu’il a précisé que la réalisation de ce projet allait se faire d'ici à la fin du quinquennat.

Des aides aux économies d'énergie utilisées à mauvais escient

L’on peut penser que la mauvaise utilisation des aides de l’État pourrait être rattachée aux résultats médiocres de la loi Grenelle. Pourtant, les politiques incitatives atteignent les trois milliards d'euros par an, a avancé le think tank The Shift Project, spécialiste en termes de transition énergétique. Les éco-prêts à taux zéro et le crédit d'impôt développement durable n'ont pas donné les résultats escomptés. Cédric Ringenbach, le directeur du Shift, a ajouté : « Les aides ont trop souvent servi des projets rentables financièrement, qui auraient été faites de toute façon ».

Le gouvernement devrait essayer de calibrer son système d’aide en le simplifiant au mieux. Ceci pour qu’il puisse atteindre plus aisément ses cibles. Delphine Batho et Cécile Duflot vont d’ailleurs signer une convention avec l'Anah (Agence nationale de l'habitat) dans l’objectif de mettre en place un réseau de jeunes qui pourront identifier les publics les plus précaires sur le plan énergétique et leur permettre d’accéder aux programmes de rénovation et notament d'isolation thermique.

De leur côté, les membres du Shift Project plaident pour des mesures plus efficaces. Ils appuient l’idée de réorienter les aides vers des projets plus intéressants, mais estiment également que « la rénovation thermique ne se fera pas dans des proportions adaptées aux enjeux sans mettre en place une obligation de rénovation ». Selon leur avis, cette obligation de rénovation devrait intervenir au cours de mutations importantes comme un ravalement, une cession ou une installation de chaudière.

Les représentants du secteur de l'immobilier du plan bâtiment durable, quant à eux, avancent la mise en place d’un fond public-privé qui permettra d’obtenir les aides nécessaires à la rénovation thermique. Enfin, les spécialistes ont tenu à préciser que le secteur du bâtiment est à l’origine de plus d’un quart des émissions de gaz à effet de serre, mais également de la moitié de la consommation d'énergie, il y a de quoi réfléchir.


Source : Vos économies d'énergie.fr