Les économies d'énergie s'invitent dans les logements sociaux

La réhabilitation d’un bâtiment aux nouvelles normes énergétiques en vigueur permet aux habitants de bénéficier de plusieurs avantages. En effet, en plus de la réduction de la facture, la consommation d’énergie est réduite. Ce qui fait que moins d’hydrocarbures sont importés alors, le climat s’en porte mieux. Toutefois, la rénovation thermique des logements sociaux n’avance pas assez en France alors que de nombreux projets ont été déjà mis en place pour transformer les bâtiments en des immeubles passifs.

100 000 logements rénovés en quatre ans, un petit pas pour les économies d'énergie

En 2009, le Grenelle de l’environnement avait fixé l’objectif de rénover plus de 800 000 logements sociaux énergivores d’ici 2020. D’après l’Union sociale pour l’habitat, 100 000 logements ont déjà été réhabilités, mais à des standards plutôt modestes. Olivier Pourny, chargé de mission à l’Arra, l’agence des bailleurs sociaux de la région Rhône-Alpes a d’ailleurs déclaré à cet effet : « Il peut être difficile d’atteindre le standard BBC sur de la rénovation, ou alors avec des coûts très élevés. Sur les tours, les barres, c’est techniquement assez facile. Ça l’est beaucoup moins pour des immeubles des années 1930. »

Concernant la construction neuve, l’on constate une généralisation du standard basse consommation. D’ailleurs, depuis janvier, toute nouvelle construction se doit de suivre cette règle. « En neuf ans, nos bailleurs commencent même à développer des opérations de maisons passives ou à énergie positive. »

La région Rhône-Alpes rassemble plus d’un dixième du parc français de logements sociaux. Près de 4 000 logements par an y sont rénovés par les bailleurs sociaux. Un chiffre honorable, mais encore insuffisant d’après Olivier Pourny qui estime qu’il reste « en dessous des exigences. Nous en avons plus de 80 000 à rénover d’urgence. Pour atteindre l’objectif d’ici à 2020, il faudrait en faire 8 000 par an ». L’idée pour faire des économies d'énergie est de réaliser des rénovations et des constructions en même temps : « Nous travaillons sur les deux fronts, mais la mobilisation de nos fonds propres atteint ses limites. »

Rénover pour réaliser des économies d'énergie revient cinq fois moins cher que reconstruire !

La rénovation thermique d’un logement d’une surface de 70 m2 coute dans les 30 000 euros pour un standard BBC, cela implique de refaire l'isolation thermique et d'utiliser les énergies renouvelables. Une démolition, financée par l’Agence nationale de rénovation urbaine (Anru), coute quant à lui dans les 24 000 euros par logement auquel on ajoute le coût d’une construction neuve qui est de 130 000 euros. Cela démontre parfaitement que rénover revient moins cher que de démolir et de reconstruire par la suite. Le chargé de mission regrette toutefois que « les dispositifs de financement de la rénovation thermique ne soient pas assez pérennes et pas toujours bien coordonnés ».

Objectif : améliorer l'isolation thermique pour obtenir des immeubles « passifs »

Les subventions de l’Anru, de l’Ademe, des collectivités locales ou du Fonds européen de développement régional ont été remises en questions. En effet elles ont participé à la réalisation de plus de 18 % des travaux toutefois, elles n’ont pas été maintenues au fil des années. Olivier Pourny déclare alors qu’« Il y a une inflation de dossiers et des appels à projets. Nous aurions besoin d’un dispositif de financement global, simple et sûr sur une longue durée, dix ans par exemple ». Par ailleurs, les bailleurs peuvent choisir de répercuter une partie du coût des travaux sur les loyers, ce qui générerait une baisse des charges énergétiques.

Dans le même temps, une partie de la charge financière des travaux d'économies d'énergie peut être prise par les obligés du Gouvernement dans le cadre du programme des Certificats d'Économies d'énergie et le versement de Primes Énergie.


Source : Vos Économies d'Énergie.fr