Enfin des possibilités de stockage conforme au développement durable de l'énergie solaire en prévision
L’énergie solaire a toujours été au centre de tous les débats. L’idée selon laquelle elle pourrait être utilisée pour répondre aux besoins en termes d’électricité à l’échelle mondiale ne serait plus du domaine du rêve. D’après Xavier Py, enseignant-chercheur au laboratoire Promes (Procédés, matériaux et énergie solaire) du CNRS/UPVD, le fait de couvrir un désert d’une surface équivalente à celle de l’Espagne de centrales électriques fonctionnant à l’énergie solaire est techniquement faisable. De plus, cela permettrait à la fois de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de profiter d’une source d’énergies renouvelables inépuisable.
Une idée à creuser pour le développement durable
Xavier Py a tenu à préciser que si sur le plan technique, l’idée d’aménager des centrales électriques dans un grand désert est faisable, il reste que sur le plan pratique, l’opération risque d’être un peu plus difficile. Toutefois, les chercheurs et les industriels se sont mis d’accord sur l’objectif de fournir plus de 10 % de la production mondiale d’électricité par des énergies renouvelables via des centrales à énergie solaire thermodynamiques à concentration à l’horizon 2050. Le laboratoire Promes, situé dans les Pyrénées-Orientales, se penche actuellement sur ce projet fantasque. De leur côté, les équipes du CNRS ont choisi de relancer Thémis, une des toutes premières centrales électro-solaires expérimentales du monde, qui fut construite en 1983 par le CNRS et EDF, mais qui a fermé ses portes quelques années plus tard.
La France mise au-devant de la scène des énergies renouvelables
Pierre Papon, directeur général du CNRS de 1982 à 1986, a rappelé que la France fut l’un des premiers pays à s’intéresser à l'énergie solaire à concentration, mais avec les chocs pétroliers de 1973 et de 1979, et l’intérêt porté au nucléaire a eu raison de l’attention portée aux énergies renouvelables. Pour ce qui est de Thémis, le site n’a été ouvert que pendant une durée de trois ans. Les autorités ont notamment avancé des problèmes de coûts quant aux raisons de sa fermeture. Heureusement, il y a dix ans, le conseil général des Pyrénées-Orientales, propriétaire du site, vient toutefois de donner l’autorisation de rouvrir Thémis, ce qui permettrait de reprendre les recherches développement durable sur l'énergie solaire. Les chercheurs s’activent alors à rechercher le moyen de stocker l’énergie produite, ce qui lèverait un des problèmes majeurs qui freinent le développement de cette source d’énergies renouvelables mais intermittente. Pour l’heure, les sites existants utilisent des sels fondus recueillis dans le désert d’Atacama au Chili comme stockage, mais la production actuelle ne suffirait pas à combler les objectifs annoncés pour 2050. Et pour ce qui est des sels de synthèse, le coût reste un frein énorme.
Où récupérer la quantité de matériaux suffisante au stockage de l'énergie solaire?
Puisqu’il faudrait entre 9 et 20 millions de ces sels précieux pour pouvoir parvenir à l’objectif de production d'énergies renouvelables de 2050, il est important de rechercher des matériaux plus abordables et qui ont un faible impact sur l’environnement. L’on peut notamment trouver ces matériaux dans les tonnes de déchets produits chaque année à l’échelle mondiale. Les installations du Promes traitent actuellement des déchets industriels, notamment des cendres volantes sur le site. Les poussières peuvent être transformées en matériaux servant à usiner des céramiques réfractaires adaptées au stockage de l’énergie. Selon Xavier Py, cela représenterait un gisement de près de 750 millions de tonnes par an. D’autres chercheurs ont noté que le carbonate de calcium présent sur les coquilles d’œufs permettrait de traiter plus facilement les cendres. Plus économique, cette option permettrait de disposer de matériaux de stockage qui en plus du coût réduirait nos déchets dans une optique développement durable.
Après avoir résolu les problèmes de stockage, les chercheurs devront encore trouver le moyen de refroidir les centrales à énergie solaire installé dans le désert sans avoir à utiliser de l’eau.
Source : Vos économies d'énergie.fr