Les panneaux photovoltaïques au cœur des enjeux entre la Chine et l’Union Européenne

En réponse à la décision de l’Union européenne concernant les panneaux photovoltaïques chinois, la Chine menace de surtaxer les vins européens. Au vu de ces représailles, une guerre commerciale risque d’éclater.

Les raisons du désaccord sur les panneaux photovoltaïques entre la Chine et l’Union Européenne

Le mercredi 5 juin, la Chine a décidé de répliquer face aux sanctions de Bruxelles en augmentant les droits de douane sur les vins européens. Pour rappel, le désaccord a commencé à cause du prix des panneaux photovoltaïques chinois qui concurrençaient de manière déloyale les autres acteurs du marché en vendant les leurs à des prix imbattables. D’ailleurs, la Commission européenne a dirigé une enquête concernant les pratiques de « dumping », après la plainte déposée par une entreprise allemande, Solar World, à l’été 2012.

L’UE représente le premier marché mondial pour le photovoltaïque, mais ils importent leurs panneaux depuis la Chine au lieu d’en produire. Ainsi Pékin écoule plus de 80 % de sa production en Europe et cela est ressenti sur l’industrie photovoltaïque européenne, puisque plus de 25 000 emplois seraient menacés au sein de l'UE.

La sanction adoptée par Bruxelles contre les panneaux photovoltaïques venant de Chine

La Commission européenne vient alors de prendre la décision de taxer tous les panneaux photovoltaïques chinois entrant dans l'UE de manière temporaire. Ainsi, à partir de ce jeudi 6 juin, les droits de douane de 11,8 % vont être appliqués. Pékin dispose de deux mois pour revoir ses prix et s’il continue à pratiquer des tarifs trop bas alors, la taxe devrait monter à 47 % dès le 6 août prochain. Le commissaire européen au commerce, Karel de Gucht, a d’ailleurs déclaré : « l'offre est à prendre ou à laisser, elle ne se répétera pas ».

L’Allemagne ne veut pas de sanctions sur le photovoltaïque chinois

L’Allemagne craint qu’une guerre commerciale n’éclate, c’est notamment pour cela que la chancelière Angela Merkel a tenu à soutenir des négociations sans sanctions. Une décision assez compréhensible dans la mesure où l’Allemagne est l’une des principales partenaires commerciales de la Chine. De plus cette dernière est un marché d’exportation profitable pour l’Allemagne. Lors de sa dernière visite dans le pays, le premier ministre chinois Li Keqiang a d'ailleurs promis à l’Allemagne de laisser aux entreprises allemandes un accès privilégié au marché chinois. D’autres pays refusent également de rentrer en conflit avec la Chine, c’est notamment le cas pour les Pays-Bas et le Royaume-Uni.

La Chine réplique avec une contre offensive sur les vins européens

Après l’enquête effectuée par la commission européenne, c’est au tour de Pékin de lancer sa propre enquête anti-dumping. En effet, elle a choisi d’augmenter la taxe sur les vins européens, accusés d’être subventionnés. Il faut savoir que l’enjeu est de taille puisque les exportations de vins de l'UE vers la Chine pèsent dans les 1 milliards d'euros. La France est notamment sur la ligne de mire, car son taux d’exportations de vins a enregistré une hausse de 25 % en 2012. D’autres secteurs risquent également de rentrer dans ce conflit comme les télécoms par exemple.

Une guerre commerciale est à prévoir et les conséquences risquent d’être lourdes. Le déficit commercial de l'UE envers la Chine a d’ailleurs atteint 122 milliards d’euros en 2012.

Qui va remporter la compétition des panneaux photovoltaïques

Il sera difficile à la Commission européenne de faire appliquer ses décision. Car elle a pu faire appliquer les sanctions sur les panneaux photovoltaïques parce qu'elle dispose d'une bonne compétence en matière de commerce, mais pour que la mesure puisse être prolongée, il devra avoir l'aval du Conseil européen, au sein duquel plusieurs pays ont mis leurs vétos concernant les sanctions. Cette division risque de couter cher à l'UE sur le long terme.

Source : vos économies d'énergie.fr