Les économies d'énergie en retard dans les copropriétés à cause du manque de travaux de rénovation thermique

Les copropriétés participent à retarder la rénovation énergétique alors que leur contribution est indispensable si le gouvernement souhaite rapidement atteindre ses objectif concernant les économies d'énergie dans la lutte contre le réchauffement climatique.

500.000 travaux de rénovation thermique par an

Le président François Hollande a annoncé un objectif de 500.000 travaux de rénovation thermique annuelles d'ici 2017 pour permettre à la France de tenir ses promesses dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique. Cependant, cet objectif ambitieux sera difficile à mener dans les quelque 690.000 copropriétés du pays, soit plus de sept millions de propriétaires puisqu’elles ne sont que des centaines à réaliser des travaux de rénovation thermique. Julien Allix, conseiller en économies d'énergie de l'Association des Responsables de copropriété (Arc), avance que l’idée n’est pas d’installer de simples panneaux ou une chaudière, mais de réaliser des isolations de façades. Et même si l’idée séduit, les travaux se heurtent à des écueils. Si les travaux d’envergure sont plus faciles à réaliser en maison individuelle, ils le sont moins pour des dizaines de copropriétaires, qui ont des revenus et des intérêts divers.

Les solutions proposées pour la rénovation énergétique

De nouvelles mesures et des outils sont désormais proposés pour inciter les copropriétés à se lancer dans les travaux de rénovation thermique. Un audit énergétique donnant sur des travaux ou des mesures d'économies d'énergie sera désormais obligatoire d'ici le 1er janvier 2017 pour les copropriétés de 50 lots ou plus, et un "Fonds travaux » obligatoire pour ces logements est prévu dans la dernière loi sur le logement (Alur). Dans la même foulée, un éco-prêt collectif à taux zéro devrait être proposé pour faire avancer les choses.

Jérôme Gatier, directeur du « Plan bâtiment durable » lancé par le gouvernement, a déclaré que les outils législatifs et réglementaires sont maintenant disponibles. Pour que les objectifs avancés suivent une voie positive, il faudrait réussir à améliorer la communication et la formation des copropriétaires, mais aussi des syndics, des administrateurs de bien et des conseils syndicaux. D’après M. Gatier, le secteur de la copropriété requiert beaucoup d’énergie et pour convaincre les gens de se lancer dans les travaux, il faudrait leur avancer les bons arguments. Par ailleurs, le coût des travaux est assez élevé (en moyenne entre 10.000 et 20.000 euros par logement) et même avec les réductions de frais grâce aux économies d’énergie, elles restent chères. Pour inciter les gens, il vaudra mieux mettre en avant un meilleur confort et une revalorisation du logement à la revente. Ce dernier argument devrait toutefois ne pas plaire aux copropriétaires qui mettent leurs logements en location, soit 44 % des habitations en copropriété.

De vraies passoires énergétiques, un besoin d'isolation

Le président de l'association Planète Copropriété, Jean-Pierre Taïeb, a ajouté que la sensibilisation des habitants en copropriétés sur le sujet reste le meilleur moyen de les persuader. Cette idée, le président l’a piquée à Tania Waeselynck, présidente du Conseil syndicale de « Supermontparnasse », une tour de 30 étages du 15e arrondissement de Paris construite en 1965, qui en 2009, a sensibilisé 260 copropriétaires pour la réalisation de travaux de rénovation thermique de bâtiments dits « passoire énergétique ». Ils l’ont écouté et ont réalisé ensuite des travaux spécifiques comme l'isolation.

Le coût total des travaux est estimé à 4.800.000 euros (3.600.000 pour l'isolation extérieure et 1.200.000 pour les fenêtres) et les économies d'énergie attendues sont de l’ordre de 227.000 euros/an. Les logements qui auront subi les travaux passeront ensuite de l'étiquette E, soit 329 kwh/m2 à C, 144 kwh/m2. Le devis ne sera présenté au vote qu’au printemps 2014 et dépendra des subventions accordées à la copropriété. Si le vote est positif alors, le début des travaux commencera à l'été 2015 et durera six ans.


Source : Vos économies d'énergie.fr