La précarité énergétique au coeur des débats
Un Français sur dix a souffert du froid en janvier car mal chauffé, a assuré la ministre de l'écologie Nathalie Kosciusko-Morizet
les prix de l'énergie s'envolent et que l'hiver semble s'éterniser, le gouvernement a installé, mardi 1er mars, un observatoire de la précarité énergétique pour mieux identifier et aider les 3,4 millions de ménages qui consacrent plus de 10 % de leurs ressources notamment à leur chauffage.
Par ailleurs, le ministre annonce la mise en place avec GDF Suez d'une 'prime à la casse des chaudières anciennes, qui pourra aller jusqu'à 250 euros, pour aider les ménages à installer des équipements gaspillant moins le gaz.
Un Français sur dix, soit 6,5 millions d'individus, a souffert du froid en janvier car mal chauffé, a assuré la ministre de l'écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, à l'occasion de l'installation de cet observatoire.
La réduction de la fracture énergétique s'annonce d'autant plus difficile que les ménages visés sont plutôt âgés (55 % d'entre eux ont plus de 60 ans) et habitent, pour la plupart, des maisons anciennes construites avant 1975 dans des zones rurales. Même modestes ou très modestes, ils sont très majoritairement propriétaires du logement qu'ils occupent, ce qui rend plus difficile l'application de vastes programmes de rénovation.
Il faut agir sur les causes de la précarité, a affirmé Nathalie Kosciusko-Morizet lors d'une conférence de presse. L'Observatoire de la précarité énergétique devra mesurer l'évolution de ce phénomène et identifier les zones les plus concernées et assurer le suivi des aides financières publiques et privées apportées aux ménages précaires.
Les programmes existants peinent à améliorer la situation
Probablement en raison d'un défaut d'information, les tarifs sociaux de l'énergie profitaient l'an dernier à moins de la moitié de leurs ayants droit potentiels, estimés à environ 2 millions de personnes, selon la Commission de régulation de l'énergie. Philippe Pelletier, le président du comité stratégique du plan bâtiment Grenelle, avait alors préconisé un plan global de près de 4 milliards d'euros en dix ans, dont 1,7 milliard à la charge de l'Etat, pour aider ces plus démunis à réduire leurs factures de chauffage et d'électricité. A la fin de 2010, le nombre de foyers bénéficiaires du tarif social, qui était encore de 940 000 à la fin de décembre 2009, a encore chuté à 650 000, soit une baisse de 31 %.
Outre le Fonds de solidarité pour le logement, qui a permis de venir en aide en 2008 (dernier chiffre publié) à 306 000 ménages au titre d'aides à l'énergie pour un coût de 66 millions d'euros, le gouvernement a lancé l'an dernier le programme Habiter mieux. Doté de 1,25 milliard d'euros, il doit offrir une aide, d'ici à 2017, à la réalisation de travaux de rénovation thermique pour 300 000 logements.
Les départements peuvent aussi augmenter l'aide de 1 100 euros, la portant à 1 600 euros, pour les propriétaires occupants qui réalisent des travaux améliorant d'au moins 25 % la performance énergétique de leur logement.
Extrait du monde.fr