Alerte sur le besoin de main d'œuvre dans la rénovation énergétique des bâtiments

Accélérer la rénovation énergétique des bâtiments fait partie des objectifs majeurs de l’Etat. Pour cela, de nombreuses mesures d’incitations ont été mises en place pour encourager les travaux de rénovation énergétique. Le but est de réduire le nombre des passoires thermiques et de la consommation d’énergie à l’échelle nationale. C’est l’unique moyen de réussir la transition énergétique.

Mais un tout nouveau problème s’est fait connaître. Il s’agit du manque de main-d’œuvre dans le secteur de la rénovation énergétique. L’alerte a été lancée par France Stratégie. Pour remédier au problème, le gouvernement devrait fournir de gros efforts, tant sur la formation que sur l’optimisation de l’attractivité des métiers.

Des milliers de postes à pourvoir d’ici 2030

Selon le ministère de la Transition écologique, le secteur du bâtiment est responsable de 28% des émissions de CO2 dans l’atmosphère. Il émet donc plus de 123 millions de tonnes de gaz à effet de serre par an. C’est la raison de l’importance de la rénovation énergétique des bâtiments en France.

L’élimination des passoires thermiques est au cœur de ses préoccupations. Les données officielles datant de 2022 ont révélé que la France compte encore 5,2 millions de logements classés F ou G au DPE (Diagnostic de performance énergétique).

Si l’on tient compte des résultats de l’étude réalisée par France Stratégie et le ministère du Travail, la rénovation de ces bâtiments énergivores risque d’être difficile. Une étude a révélé un manque de main-d’œuvre très important dans le secteur de la rénovation énergétique. Selon France Stratégie, il faudrait entre 170.000 et 250.000 nouveaux postes pour atteindre les objectifs fixés, qui consistent à rénover 500.000 bâtiments par an.

L’Ile-de-France est en tête de liste dans le classement des régions concernées par cette pénurie de main-d’œuvre. On estime à 65.000 le nombre de postes non pourvus entre 2019 et 2030. L’Auverne-Rhône-Alpes arrive en seconde position avec 29.000 postes supplémentaires requis et la troisième place est occupée par l’Occitanie, la Paca et la Nouvelle-Aquitaine avec 20.000 postes à pourvoir.

Un tour sur les métiers du bâtiment

Le secteur du bâtiment englobe plusieurs corps de métiers. Il faut citer entre autres l’économiste de la construction qui est à la charge de la conception et de la gestion des projets. À l’heure où on essaie de renforcer la lutte contre le changement climatique, l’ingénieur en génie climatique et le conseiller en énergie sont aussi des professionnels indispensables. Il y a aussi les thermiciens qui réalisent notamment l’audit énergétique indispensable à une rénovation globale.

Il ne faut pas oublier les professionnels en maîtrise d’œuvre comme l’architecte, le conducteur de travaux et le chef de chantier ainsi que les experts en travaux de rénovation énergétique. C’est le cas des spécialistes en isolation thermique et des artisans chauffagistes. Ils jouent tous des rôles importants à jouer dans la réalisation des projets de rénovation énergétique.

Les solutions à la pénurie de main-d’œuvre

Il est nécessaire de trouver des solutions à cette pénurie de main-d’œuvre. Selon la directrice du département travail, emploi et compétences de France Stratégie, Hélène Garner, le défi est double. En effet, non seulement il faut faire en sorte d’accroître les effectifs, mais il est tout aussi indispensable d’améliorer la qualité de l’offre de rénovation.

Renforcer l’attractivité des métiers

Actuellement, on constate une forte difficulté pour recruter. De plus, les reconversions professionnelles ne séduisent pas pour ce secteur. Entre 2020 à 2021, seules 4.200 personnes ont choisi de s’orienter vers le secteur de la rénovation énergétique.

Selon Hélène Garner de France Stratégie, tout cela met en évidence « la faible attractivité » des métiers du secteur. Même les fonctions de cadre trouvent pas preneurs et les personnels ont tendance à partir avant la retraite sans remplaçant. Il est important de renforcer l’attractivité des métiers du bâtiment.

Proposer des formations en rénovation

C’est un moyen de répondre à ce manque de main-d’œuvre. Notons qu’il existe actuellement des formations importantes qui permettent aux professionnels d’obtenir la certification indispensable à la réalisation des travaux de rénovation énergétique. Il s’agit de la qualification RGE (Reconnu Garant de l’Environnement).

FEEBAT propose par exemple de nombreux modules de formations qui conviennent aux étudiants, artisans, architectes ou maîtres d’œuvre. Qualit’EnR collabore également avec des experts du terrain afin de fournir des formations complètes dans le domaine des énergies renouvelables. Il faut ajouter au lot les offres des nouvelles écoles dédiées aux formations des métiers de la rénovation énergétique.

Les autres enjeux

Les formations initiales et continues peuvent aider à accroître le nombre des professionnels spécialisés en rénovation énergétique. Mais il faut aussi protéger et motiver les salariés en activité et ceux qui prévoient de se lancer dans le secteur de la rénovation énergétique.

Hélène Garner de France Stratégie recommande la labellisation des entreprises déjà existantes. Il faut aider les entreprises à former leurs salariés. Elles peuvent aussi obtenir le label RGE. De cette manière, on augmente le nombre des prestataires capables de réaliser les travaux de rénovation énergétique selon les normes en vigueur.

Pour conclure, la France fait face à un manque de main-d’œuvre dans le secteur de la rénovation énergétique. Or, cela risque d’être un obstacle majeur pour l’atteinte des objectifs fixés en matière de transition climatique. Une étude de France Stratégie a révélé qu’il y a plus de 200.000 postes à pourvoir d’ici à 2030. Les entreprises ont du mal à recruter. Pour remédier au problème, il est nécessaire d’optimiser l’attractivité des métiers et d’aider les entreprises à obtenir une certification RGE.