Le nombre de passoires thermiques réévalué à 5,2 millions en France

Éliminer les passoires thermiques, c’est l’un des objectifs de l’Etat dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique. Pourtant, il faut encore fournir de gros efforts pour l’atteindre. Selon une étude de l’Observatoire national de la rénovation énergétique (ONRE) publiée le 22 juillet dernier, la France recense encore 5,2 millions de passoires thermiques, soit 17% du parc résidentiel du pays.

Une hausse du nombre des passoires thermiques ?

En 2018, l’ONRE a estimé le nombre des passoires thermiques à 4,8 millions. Mais le bilan publié le 22 juillet dernier a indiqué que 5,2 millions logements parmi les 30 millions de résidences principales en France sont encore diagnostiquées F ou G. Cela représente 17,3 % du parc résidentiel français. Comment est-ce possible ?

Une étude menée par l’ONRE basée sur les données collectées de l’Ademe entre la période décembre 2021 et mars 2022 a révélé que tout cela est dû à l’application du nouveau mode de calcul DPE (Diagnostic de performance énergétique). Cette formule permet l’obtention d’un résultat plus précis concernant le niveau d’émission de gaz à effet de serre du logement et sa consommation d’énergie.

Le détail sur le nouveau bilan de l’ONRE concernant les passoires thermiques

L’ONRE a établi cette nouvelle étude sur les 30 millions de résidences principales en France. Selon le résultat, 5,2 millions d’entre elles sont des passoires thermiques dotées d’une étiquette F ou G au DPE. 0,5 million de ces logements est très énergivore et présente une consommation annuelle d’énergie finale supérieure à 450 Kwh/m²/an. Seul 1, 5 million de ces résidences principales possèdent des étiquettes A et B, soit 5% du parc uniquement.

Selon la même étude, la plupart de ces passoires thermiques sont des maisons individuelles. Elle révèle également que le nombre des logements énergivores dans le parc privé est plus important que dans le parc social.

Enfin, le taux des passoires thermiques est plus important parmi les résidences secondaires. Il est de 32 % (1,2 million de logements). En revanche, il s’élève à 25 % (0,8 million de logements) parmi les logements vacants.

Les caractéristiques des passoires thermiques

En ce qui concerne les caractéristiques de ces passoires thermiques, elles bénéficient généralement d’une petite dimension. En effet, environ 34% de ces logements ont moins de 30m² de superficie. 13% d’entre eux ont plus de 100 mètres carrés de surface.

En ajout à tout cela, ces habitats classés F ou G utilisent généralement du chauffage au fioul (44%). Seuls 12 % d’entre eux se chauffent au gaz ou au bois et 15 % se chauffent à l’électricité.

Enfin, la même étude révèle que la plupart de ces passoires thermiques, soit 29% d’entre elles, se trouvent en zone A bis (Paris et petite couronne). Elles sont aussi plus nombreuses en zone C (20%).

Les solutions adoptées par l’Etat pour réduire les passoires thermiques

En 2023, l’ONRE devrait effectuer une nouvelle estimation. En attendant, l’Etat devrait mettre en œuvre des stratégies efficaces pour accroître le nombre d’habitats rénovés. Pour éliminer ces passoires thermiques, de nouvelles mesures ont été prises. Elles sont en vigueur depuis le 1er juillet dernier.

Il faut citer en premier lieu l’interdiction d’augmenter le loyer des passoires thermiques entre deux locataires. Il y a aussi l’interdiction de location des logements énergivores diagnostiqués F et G à compter de 2023. Toutes ces réglementations ont été conçues pour inciter les propriétaires à engager des travaux de rénovation énergétique.

Bien entendu, des mesures d’accompagnement ont été mises en vigueur. En effet, le gouvernement propose désormais plusieurs aides à la rénovation énergétique. La plupart d’entre elles servent à soutenir les foyers français qui réalisent des bouquets de travaux. Autrement dit, l’exécutif œuvre à encourager la réalisation des opérations de rénovation globale.

Parmi ces aides proposées, il y a Ma Prime Rénov. Ce dispositif qui remplace le CITE comporte deux primes dédiées à la rénovation globale. Il y a la prime forfaitaire destinée aux foyers intermédiaires et plus aisés ainsi que Ma Prime Rénov Sérénité destinée aux ménages modestes et très modestes.

Le Coup de pouce rénovation performante des logements collectifs et individuels est aussi disponible. Les particuliers qui réalisent des travaux de rénovation peuvent également demander une prime CEE (Certificats d’économie d’énergie) classique. Il faut ajouter au lot les deux prêts à zéro intérêt dont l’éco-PTZ et le Prêt avance rénovation. L’accès à ces crédits est actuellement plus facile.

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Enfin, l’Etat a aussi mis en vigueur France Rénov’. C’est le tout nouveau service public ayant pour mission de guider les particuliers qui souhaitent accomplir des travaux de rénovation énergétique. Il réunit plusieurs conseillers compétents formés pour offrir un accompagnement de A à Z aux foyers français qui viennent les consulter.